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Note d’intention
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> Stuff happens
> David Hare, auteur    
> Note d’intention
> Note de mise en scène
> Revue de presse
> Résumé des 24 séquences
> Vidéos
 > spectacle, actions avec les publics sur
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Travailler sur l'Histoire. Sur l'Histoire d'hier, malgré le très faible recul.
User du théâtre pour revisiter des événements que les médias ont rendus apparemment familiers. Interroger des a priori forgés sur la base d'une information trop souvent réductrice.

Lorsque la pièce Stuff Happens nous parvient, elle produit un déclic évident, presque un soulagement.
Un auteur anglais relève le défi d'écrire sur un sujet qui a profondément divisé et divise encore son pays. Il tente une reconstitution “à chaud”, s'appuyant sur des faits avérés et se risquant à imaginer la face cachée des événements. Avec ce texte, il nous donne la chance d'accorder les instruments du théâtre à notre préoccupation citoyenne.

Nous avons été choqués et impuissants face aux déchaînements de violence aux Etats-Unis, en Afghanistan et en Irak. Ce sentiment a été petit à petit anesthésié par la distance, par l'habitude, ou par des événements postérieurs. Pourtant il altère aujourd'hui encore notre perception du monde, il l'obscurcit. Nous en sommes presque arrivés à admettre — avec une révolte résignée ? — le principe de guerre préventive, de choc des civilisations, des complots à tiroirs d’Al-Qaida. Le 11 septembre nous a fait basculer dans le XXIe siècle dans une confusion de peurs, d’impuissance, d’injustice et d’impunité. Comment convertir ces sentiments sourds en démarche constructive ?

En 2004, les propositions véhémentes d'un Michael Moore (Fahrenheit 9/11) ou plus pragmatiques d'un William Karel (Le Monde selon Bush), nous ont interpellés sur notre capacité à réagir au monde à travers notre art de prédilection : le théâtre.
Le premier, David Hare a proposé
Stuff Happens à Londres dès la fin 2004. Depuis, la pièce a tracé sa route dans les pays anglo-saxons, elle a même été traduite et jouée au Japon. Le texte est à l’affiche aux Etats-Unis en ce moment, dans une version actualisée par l’auteur, et d’autres productions se montent. Avec quelques années de recul et la distance que procure une traduction en français, il nous semble essentiel de nous interroger à notre tour sur ces événements.

rendre théâtral
le mécanisme politique

Ici, il ne faut pas se laisser abuser par la question de l’actualité du propos. Il s’agit bien de la parole théâtrale d’un des auteurs les plus respectés de la scène britannique tentant de se frayer un chemin dans un espace saturé de réthorique dite journalistique. La force de ce drame contemporain se situe dans sa capacité à rendre théâtral le mécanisme politique, le rapport de forces, le jeu d’échecs que se sont livrés quelques leaders représentant leurs nations respectives.

Si certains des protagonistes de Stuff Happens ont aujourd’hui quitté leurs fonctions, les conséquences de leurs choix continuent d’être à l’œuvre dans le monde. Le premier d’entre eux — George Bush — est encore aux commandes pour un an et demi. Nous vivons dans un nouvel ordre mondial qu’il a largement contribué à redessiner,
et rien ne dit qu’il va s’arrêter dans cette voie, ni que ses successeurs changeront de cap.
De surcroît, et compte tenu des changements politiques intervenus à la tête de notre pays, peut-on exclure l’hypothèse de nous voir impliqués dans une prochaine aventure militaire du pouvoir américain ?
William Nadylam,
Formé à l'Ensatt (Rue Blanche), il a joué , entre autre, Hamlet de Shakespeare sous la direction de Peter Brook (Bouffes du Nord et tournée), Le Cid de Corneille mis en scène par Declan Donellan (Avignon et tournée), et Viol de Botho Strauss mise en scène par Luc Bondy (Odéon).
Il a par ailleurs co-mis en scène Wish I wood avec Daniela Kurtz (Opéra Ballet de Nuremberg, mars 2005).

Bruno Freyssinet,
Formé à l'Ensatt (Rue Blanche) et à la Fémis (Atelier scénario), il a mis en scène en 2005 Quand la main lâche,
de Bernard Souviraa, avec l'aide d'Arcadi et de la SN Petit Quevilly - Mont St Aignan.
Avec La Transplanisphère, il a travaillé sur l'association théâtre et vidéo dans Les 24 heures
du Monde (1998, avec
la participation de
William Nadylam) et
Les Cauchemars de L. (2002). Son second court-métrage - Grand Arbre, avec
Alain Rimoux (20') - est actuellement en
post -production.
>>> Extrait
BLAIR. J'ai un avocat qui me conseille et qui dit que toute invasion de l'Irak sans le soutien des Nations Unies serait contraire aux lois internationales.
BUSH. C'est ce qu'il dit ?
BLAIR. C'est ça. C'est ce qu'il dit. En fait il dit plus que ça.
BUSH. Je le connais ce gars ?
BLAIR. Tu ne le connais pas.
BUSH. Dis-moi ce qu'il dit.
BLAIR. Voici ce qu'il dit : même avec le soutien des Nations Unies, toute invasion pourrait être illégale à moins de prouver que la menace de la sécurité nationale britannique par l'Irak est ce qu'il qualifie de « réelle et imminente ».
 (BUSH reste impassible)
Réelle et imminente, George. Si nous nous impliquons nous aurons besoin de preuves que l'Irak peut lancer et lancera une attaque nucléaire, biologique, ou chimique sur l'Occident.
On ne peut pas partir en guerre sous le prétexte d'une crainte. Seulement sous celui
d'une certitude.
BUSH. Je vois. (Il réfléchit un moment)
Je vois. Ça met la barre assez haut.