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> spectacle,
actions avec les publics sur
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Travailler sur l'Histoire. Sur l'Histoire
d'hier, malgré le très faible recul.
User du théâtre pour revisiter des événements que les médias ont rendus apparemment familiers. Interroger des a priori forgés sur la base d'une information trop souvent réductrice.
Lorsque la pièce Stuff Happens
nous parvient, elle produit un déclic évident,
presque un soulagement.
Un auteur anglais relève le défi d'écrire sur un sujet qui a profondément divisé et divise encore son pays. Il tente une reconstitution “à chaud”, s'appuyant sur des faits avérés et se risquant à imaginer la face cachée des événements. Avec ce texte, il nous donne la chance d'accorder les instruments du théâtre à notre préoccupation citoyenne.
Nous avons été
choqués et impuissants face aux
déchaînements de violence aux Etats-Unis, en
Afghanistan et en Irak. Ce sentiment a été petit
à petit anesthésié par la distance, par
l'habitude, ou par des événements
postérieurs. Pourtant il altère aujourd'hui
encore notre perception du monde, il l'obscurcit. Nous en
sommes presque arrivés à admettre — avec
une révolte résignée ? — le principe
de guerre préventive, de choc des civilisations, des
complots à tiroirs d’Al-Qaida. Le 11 septembre
nous a fait basculer dans le XXIe siècle dans une
confusion de peurs, d’impuissance, d’injustice et
d’impunité. Comment convertir ces sentiments
sourds en démarche constructive ?
En 2004, les propositions
véhémentes d'un Michael Moore (Fahrenheit 9/11)
ou plus pragmatiques d'un William Karel (Le Monde selon Bush),
nous ont interpellés sur notre capacité à
réagir au monde à travers notre art de
prédilection : le théâtre.
Le premier, David Hare a proposé
|
Stuff Happens à
Londres dès la fin 2004. Depuis, la pièce a
tracé sa route dans les pays anglo-saxons, elle a même
été traduite et jouée au Japon. Le texte est
à l’affiche aux Etats-Unis en ce moment, dans une
version actualisée par l’auteur, et d’autres
productions se montent. Avec quelques années de recul et la
distance que procure une traduction en français, il nous
semble essentiel de nous interroger à notre tour sur ces
événements.
rendre théâtral
le mécanisme politique
Ici, il ne faut pas se laisser abuser par
la question de l’actualité du propos. Il
s’agit bien de la parole théâtrale
d’un des auteurs les plus respectés de la
scène britannique tentant de se frayer un chemin dans un
espace saturé de réthorique dite journalistique.
La force de ce drame contemporain se situe dans sa
capacité à rendre théâtral le
mécanisme politique, le rapport de forces, le jeu
d’échecs que se sont livrés quelques
leaders représentant leurs nations respectives.
Si certains des protagonistes de Stuff
Happens ont aujourd’hui quitté leurs fonctions,
les conséquences de leurs choix continuent
d’être à l’œuvre dans le monde.
Le premier d’entre eux — George Bush — est
encore aux commandes pour un an et demi. Nous vivons dans un
nouvel ordre mondial qu’il a largement contribué
à redessiner,
et rien ne dit qu’il va
s’arrêter dans cette voie, ni que ses successeurs
changeront de cap.
De surcroît, et compte tenu des changements politiques intervenus à la tête de notre pays, peut-on exclure l’hypothèse de nous voir impliqués dans une prochaine aventure militaire du pouvoir américain ? |